(Concentrations urinaires et déterminants de glyphosate et de glufosinate chez des Canadiennes enceintes participant à l’étude MIREC) Ashley-Martin J, Huang R, MacPherson SH, Brion O, Owen J, Gaudreau E, Bienvenu JF, Fisher M, Borghese, MM, Bouchard MF, Lanphear BP, Foster WG, Arbuckle TE. Environmental Research 2022 Nov 18;217:114842. doi: 10.1016/j.envres.2022.114842
Le glyphosate est un ingrédient chimique qui entre dans la composition d’herbicides couramment utilisés dans les milieux agricoles pour lutter contre les mauvaises herbes (par exemple, Roundup®). Le glufosinate, un autre ingrédient des préparations herbicides, a gagné en popularité ces dernières années en raison du nombre croissant de mauvaises herbes résistantes au glyphosate. Les données publiées sur les niveaux d’exposition des femmes enceintes aux herbicides sont toutefois limitées.
L’étude MIREC a recruté environ 2000 femmes enceintes dans 10 villes canadiennes entre 2008 et 2011. Lors des visites cliniques de l’étude, ces femmes ont fourni des échantillons d’urine et répondu à un questionnaire sur leurs habitudes alimentaires et sur leur utilisation éventuelle de pesticides. À l’aide de méthodes de laboratoire ultra-sensibles, les concentrations de glyphosate, de glufosinate et de leurs métabolites (produits de dégradation) ont été mesurées dans des échantillons d’urine prélevés au cours du premier trimestre de la grossesse. Les chercheurs ont fait appel à des modèles statistiques pour décrire les concentrations d’herbicides dans les échantillons d’urine et ont déterminé si des schémas statistiques étaient observables entre l’alimentation, l’utilisation de pesticides et les concentrations des composés chimiques.
Des concentrations faibles, mais détectables, de glyphosate ont été décelées chez près des trois quarts des femmes. En revanche, très peu de femmes présentaient des concentrations détectables de glufosinate. Près des trois quarts des femmes présentaient aussi des concentrations détectables d’acide aminométhylphosphonique (AMPA), un produit de dégradation du glyphosate.
Les femmes qui consommaient souvent du pain aux grains entiers pendant leur grossesse présentaient des concentrations de glyphosate dans l’urine généralement plus élevées que les autres femmes. Par ailleurs, bien que peu de femmes aient utilisé des pesticides pendant leur grossesse, chez ces femmes, les concentrations de glyphosate dans l’urine n’étaient pas supérieures à celles des femmes n’en ayant jamais fait usage.
Ces résultats semblent indiquer que les femmes enceintes sont couramment exposées à de faibles concentrations de glyphosate et que l’alimentation peut être une source d’exposition. Il importe toutefois de garder à l’esprit que les concentrations de glyphosate mesurées dans l’urine étaient très faibles et inférieures à ce que Santé Canada considère comme un niveau d’exposition préoccupant pour la santé humaine.
Cette recherche a été menée par des scientifiques de Santé Canada.
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