(Exposition prénatale à des substances perfluoroalkyliques (PFAS) et neurodéveloppement d’enfants canadiens d’âge préscolaire : la cohorte MIREC) Goodman C, Till C, Green R, El-Sabbagh J, Arbuckle TE, Hornung R, Lanphear BP, Séguin JR, Booij L, Fisher M, Muckle G, Bouchard MF, Ashley-Martin J. Neurotoxicology and Teratology. 2023 Jul-Aug;98:107181. doi: 10.1016/j.ntt.2023.107181
Question : Quelle est l’association entre l’exposition prénatale à des substances perfluoroalkyliques (PFAS, ou SPFA en français) et le neurodéveloppement de l’enfant?
Les PFAS sont des composés chimiques résistants à l’huile, à l’eau et à la chaleur qui, en raison de ces propriétés, sont incorporés dans de nombreux produits (batteries de cuisine, mobilier, vêtements, produits électroniques, etc.). Peu d’études ont examiné si l’exposition à ces composés chimiques pendant la grossesse influait sur le neurodéveloppement de l’enfant.
Ce que les chercheurs ont fait :
Des chimistes ont mesuré les concentrations de trois PFAS différents dans les échantillons de sang collectés au premier trimestre de la grossesse chez les participantes de l’étude MIREC. Les chercheurs ont évalué l’intelligence (Q.I.), la mémoire de travail et la capacité de planification et d’organisation des enfants âgés de 3 à 4 ans. Ils ont utilisé des modèles statistiques pour évaluer les associations entre les concentrations de PFAS et les résultats neurodéveloppementaux des enfants. Ces chercheurs ont également tenté de savoir si le sexe de l’enfant avait une incidence sur les associations entre les PFAS et le neurodéveloppement.
Ce qu’ils ont découvert :
Des concentrations élevées de chacun des PFAS ont été associées à des scores de Q.I. légèrement inférieurs chez les garçons, mais pas chez les filles. Concrètement, en doublant les concentrations de PFAS utilisées dans les modèles statistiques, les scores de Q.I. des garçons étaient en moyenne réduits d’environ trois points. Ces analyses tenaient compte d’autres facteurs susceptibles d’influer sur le Q.I., tels que le niveau de scolarité, l’âge et le tabagisme de la mère, ainsi que la qualité de l’environnement familial des enfants. Contrairement aux associations constatées sur le plan du Q.I., aucune association n’a été observée entre les concentrations des PFAS et la mémoire de travail ou la capacité de planification ou d’organisation des enfants, garçons ou filles.
Ce que ces résultats signifient :
Cette recherche montre que l’exposition prénatale aux PFAS peut avoir des effets sur le Q.I. des garçons d’âge préscolaire. D’autres recherches devront être menées pour déterminer si ces associations persistent dans le temps.
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