(Concentrations sanguines prénatales et concomitantes de mercure et associations avec le Q.I. d’enfants canadiens d’âge préscolaire) Packull-McCormick S, Ashley-Martin J, Singh K, Fisher M, Arbuckle TE, Lanphear BP, Laird BD, Muckle G, Booij L, Asztalos E, Walker M, Bouchard MF, Saint-Amour D, Boivin M, Borghese, MM. Environmental Research 2023 Jun 19:116463. doi: 10.1016/j.envres.2023.116463
Question : Y a-t-il une association entre les expositions au mercure pendant la grossesse et l’enfance et le Q.I. des enfants MIREC âgés de 3 à 4 ans?
Le poisson et les fruits de mer procurent de nombreux nutriments essentiels à la santé, mais ces aliments peuvent aussi être une source d’exposition au mercure. Le mercure est un métal lourd toxique, et l’exposition au mercure peut être associée à des effets néfastes sur la santé, notamment sur le système nerveux. Le fœtus, les nourrissons et les enfants, en plein développement, sont particulièrement sensibles aux effets toxiques du mercure, car leur cerveau n’est pas encore parvenu à maturité. Peu d’études ont examiné s’il existait une association entre l’exposition au mercure pendant la grossesse et l’enfance, aux faibles niveaux couramment observés au Canada, et le neurodéveloppement des enfants. Il reste aussi à clarifier si les avantages de consommer du poisson l’emportent sur les effets nocifs du mercure sur le neurodéveloppement des enfants.
Ce que les chercheurs ont fait :
Les chercheurs ont mesuré les concentrations de mercure dans des échantillons de sang prélevés pendant la grossesse, dans le sang de cordon ombilical collecté à la naissance et dans des échantillons de sang prélevés chez les enfants à l’âge de 3 à 4 ans. Ils ont évalué le neurodéveloppement de ces enfants en utilisant des mesures de l’intelligence (Q.I.) et du langage. Les chercheurs ont fait appel à des modèles statistiques pour déterminer si les expositions au mercure pendant la grossesse et l’enfance étaient associées aux scores de Q.I. et de langage des enfants de sexe masculin et féminin. Ces modèles intégraient également la quantité de poisson consommée pendant la grossesse.
Ce qu’ils ont découvert :
Les expositions au mercure des participants à l’étude MIREC étaient relativement faibles. Les expositions à des concentrations élevées de mercure pendant la grossesse ont été associées à un Q.I. moins élevé chez les garçons, mais uniquement ceux dont les mères avaient consommé peu de poisson pendant la grossesse. Chez les enfants dont les mères avaient consommé plus de poisson pendant la grossesse, les expositions à des concentrations élevées de mercure pendant la grossesse étaient le plus souvent associées à un Q.I. plus élevé, quel que soit le sexe de l’enfant. Les expositions au mercure pendant l’enfance était généralement associées à un score de Q.I. et de langage plus élevés chez les filles.
Ce que ces résultats signifient :
Bien que la consommation de poisson et de fruits de mer soit une source potentielle d’exposition au mercure, elle est aussi une source de nutriments essentiels. Dans la population à l’étude, l’exposition au mercure pendant la grossesse a été associée à un Q.I. inférieur uniquement chez les enfants dont les mères avaient consommé peu de poisson pendant la grossesse. Dans l’ensemble, ces résultats réaffirment les bienfaits associés à la consommation de poisson pendant la grossesse, en particulier ceux qui contiennent de faibles quantités de mercure.
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