(Liens entre l’exposition maternelle aux métaux et aux polluants persistants et certains biomarqueurs du système immunitaire dans le sang de cordon) Ashley-Martin J, Levy AR, Arbuckle TE, Platt RW, Marshall JS, Dodds L. Environmental Health. 2015 Jun 18;14:52. doi: 10.1186/s12940-015-0046-3
La période prénatale est critique pour le développement du système immunitaire de l’enfant à naître, qui est alors d’autant plus vulnérable aux effets potentiellement dommageables de l’exposition à des contaminants environnementaux. Des scientifiques ont émis l’hypothèse selon laquelle certains métaux, pesticides et biphényles polychlorés (BPC) pourraient exercer des effets toxiques sur le système immunitaire, effets qui se manifesteraient par une modification du profil immunitaire à la naissance. Certains biomarqueurs du système immunitaire, notamment l’immunoglobuline E (IgE), la lymphopoïétine stromale thymique (TSLP) et l’interleukine-33 (IL-33), jouent un rôle important dans l’étiologie des troubles allergiques pendant l’enfance et sont détectables à la naissance. [Un biomarqueur est une substance mesurable dans un organisme, qui peut servir d’indicateur d’une exposition environnementale, d’une maladie donnée ou d’un trouble physiologique autre. L’IgE est un anticorps du système immunitaire, alors que la TSLP et l’IL-33 sont des cytokines (petites protéines importantes pour la transmission des signaux cellulaires).]
Dans le cadre de cette étude, des chercheurs de l’Université Dalhousie ont analysé le lien entre les taux de métaux (plomb, mercure, etc.), de BPC et de différents pesticides (métabolites du DDT, métabolites des pesticides organophosphorés, etc.) dans le sang ou l’urine de la mère et les concentrations élevées d’IgE, de TSLP et d’IL-33 dans le sang du cordon ombilical des nouveau-nés. [Cette étude s’est déroulée parallèlement à une autre étude similaire réalisée par ces mêmes chercheurs, intitulée « Exposition prénatale aux phtalates, au bisphénol A et aux substances perfluoroalkylées et concentrations d’IgE, de TSLP et d’IL 33 dans le sang de cordon ».] L’étude a fait appel à des données collectées dans le cadre de l’étude MIREC, cohorte de 2 001 femmes enceintes, dont 1 258 ayant mené à terme une grossesse non gémellaire et pour lesquelles les chercheurs disposaient d’un échantillon de sang de cordon.
Dans ce groupe, composé de femmes enceintes canadiennes en majorité issues de milieux urbains et de leurs nouveau-nés, les chercheurs n’ont pas observé d’association entre les taux de BPC, de pesticides et de métaux dans le sang ou l’urine de la mère et les effets indésirables sur le système immunitaire des nouveau-nés.
D’autres recherches sont nécessaires pour vérifier si les résultats observés dans ce groupe de femmes enceintes seraient comparables à ceux d’autres études et populations.
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