(Exposition aux phtalates, bisphénol A et métaux durant la grossesse et association avec une diminution de la tolérance au glucose et le diabète gestationnel : l’étude MIREC) Shapiro GD, Dodds L, Arbuckle TE, Ashley-Martin J, Fraser WD, Fisher M, Taback S, Keely E, Bouchard MF, Monnier P, Dallaire R, Morisset A, Ettinger AS. Environment International. 2015 Oct;83:63-71. doi: 10.1016/j.envint.2015.05.016
Depuis les 20 à 30 dernières années, l’incidence du diabète est en hausse constante au Canada, de même que dans d’autres pays. Chez les personnes atteintes de diabète, soit l’insuline fait entièrement défaut (type 1), soit elle est produite en quantités insuffisantes ou ne peut pas être utilisée efficacement (type 2), ce qui se traduit par des taux de glucose sanguin (« sucre dans le sang ») anormalement élevés (hyperglycémie). L’hyperglycémie peut entraîner de graves problèmes de santé. Le diabète gestationnel est une maladie caractérisée par des taux de glucose sanguin élevés observés pendant la grossesse chez des femmes n’ayant jamais souffert de diabète auparavant.
Des rapports d’études menées dans plusieurs pays font également état d’une augmentation des cas de diabète gestationnel. Selon les conclusions d’une étude antérieure, l’exposition prénatale à certains contaminants présents dans l’environnement pourrait contribuer à l’apparition du diabète gestationnel, de par leur action sur des hormones spécifiques qui participent au métabolisme du glucose.
Dans cette étude, des chercheurs de l’Izaak Walton Killam (IWK) Health Centre, à Halifax, ont utilisé des données obtenues dans le cadre de l’étude MIREC pour explorer le rôle possible de l’exposition prénatale aux phtalates, au bisphénol A (BPA) et aux métaux dans l’apparition du diabète gestationnel et d’une diminution de la tolérance au glucose (un trouble de la glycémie de moindre gravité). [Le BPA entre dans la fabrication du polycarbonate, un plastique transparent et rigide. Il peut aussi être présent dans le revêtement intérieur de certains contenants d’aliments et de boissons, ainsi que dans les reçus de caisses enregistreuses utilisant des rouleaux de papier thermique. Les phtalates, souvent appelés « plastifiants », sont couramment utilisés dans la production de plastiques lisses, souples et très résistants.]
Les chercheurs de cette étude ont sélectionné la portion des participantes de l’étude MIREC sans antécédents de diabète qui avaient mené à terme une grossesse non gémellaire, soit 1 274 sur les 2 001 femmes ayant participé à MIREC. Chez ces femmes, les taux urinaires de BPA et de onze phtalates ainsi que les taux sanguins de quatre métaux (plomb, cadmium, mercure et arsenic) ont été mesurés dans des échantillons prélevés au cours du premier trimestre. Pour identifier les femmes présentant un diabète gestationnel ou une diminution de la tolérance au glucose, les chercheurs ont utilisé les résultats d’un test de tolérance au glucose effectué entre 24 et 28 semaines de grossesse. Les résultats d’analyse des taux de contaminants mesurés chez les participantes et de leur état de santé ont été ajustés pour tenir compte de facteurs tels que l’âge de la mère, sa race, son indice de masse corporelle (IMC) avant la grossesse et son niveau de scolarité, chacun d’eux étant susceptible d’influencer les résultats.
Les chercheurs ont constaté que les femmes présentant les taux d’arsenic sanguin les plus élevés étaient près de quatre fois plus susceptibles de souffrir de diabète gestationnel que celles ayant les taux les plus bas. Aucune association statistiquement significative n’a été observée entre les autres métaux, les phtalates ou le BPA et un risque accru de diabète gestationnel ou de diminution de la tolérance au glucose.
Les conclusions de cette étude s’ajoutent au nombre croissant de preuves selon lesquelles l’arsenic jouerait un rôle dans l’apparition du diabète gestationnel.
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