(Exposition au triclosan et aux formes libres et conjuguées de bisphénol A chez les femmes enceintes de la cohorte MIREC) Arbuckle TE, Marro L, Davis K, Fisher M, Ayotte P, Bélanger P, Dumas P, Leblanc A, Bérubé R, Gaudreau E, Provencher G, Faustman EM, Vigoren E, Ettinger AS, Dellarco M, MacPherson S, Fraser WD. Environmental Health Perspectives. 2015;123(4):277-84. doi: 10.1289/ehp.1408187
Au cours des dernières années, les médias ont porté une attention accrue aux risques potentiels pour la santé du bisphénol A (BPA) et du triclosan, des substances chimiques présentes dans l’environnement. L’exposition à ces composés est très répandue, puisqu’ils se retrouvent dans un grand nombre de produits d’usage courant. Le BPA sert notamment à la fabrication des plastiques durs et transparents. On peut le retrouver également dans la résine d’époxy qui couvre l’intérieur des boîtes de conserve métalliques et des cannettes de boisson, ainsi que dans le papier thermique des reçus de caisse. Le triclosan quant à lui est un agent antimicrobien ajouté à un vaste éventail de cosmétiques et de produits d’hygiène corporelle, incluant certains dentifrices, des savons liquides pour les mains et des médicaments en vente libre.
Ces deux substances ont été souvent mesurées de façon ponctuelle dans l’urine de la population générale, mais rarement chez les femmes enceintes. Pour combler cette lacune, les chercheurs de MIREC ont utilisé des échantillons d’urine collectés chez les participantes de MIREC et entreposés dans la biobanque. L’étude MIREC avait pour but de mesurer les niveaux d’exposition aux substances chimiques présentes dans l’environnement durant la grossesse et d’étudier les effets potentiels d’une exposition prénatale sur la grossesse et la santé de l’enfant.
Les chercheurs de MIREC ont mesuré le BPA et le triclosan dans les échantillons d’urine prélevés chez environ 1890 participantes au cours du 1er trimestre de la grossesse, en tenant compte de certaines caractéristiques des femmes. Ainsi, ils ont observé des niveaux de BPA plus élevés chez les femmes avec un revenu familial plus faible (< $50 000), celles de moins de 25 ans, les fumeuses et celles avec un niveau de scolarité plus bas. Par contre, le triclosan avait tendance à être plus élevé chez les 25 ans et plus, chez celles qui n’avaient jamais fumé, chez les femmes avec un revenu familial supérieur (> $100,000) et celles avec un diplôme universitaire.
D’après ces résultats, les femmes enceintes présentant des concentrations urinaires élevées de BPA auraient des caractéristiques opposées à celles avec des taux élevés de triclosan.
Il s’agit de la plus grande étude sur les concentrations urinaires de BPA et de triclosan chez les femmes enceintes au pays. Ces nouvelles données constituent une ressource importante pour des études futures sur les risques potentiels de l’exposition à ces substances chimiques présentes dans l’environnement.
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