(Écarts entre les concentrations de mirex [déchlorane] et de [syn-et anti-] déchlorane plus dans le lait maternel de Canadiennes) Rawn DFK, Quade SC, Corrigan C, Ménard C, Sun WF, Breton F, Arbuckle TE, Fraser WD. Chemosphere 2023 Jan 6;316:137784. doi: 10.1016/j.chemosphere.2023.137784
Un certain nombre de produits chimiques persistent dans l’environnement et peuvent migrer dans notre organisme. Le mirex (déchlorane) et le déchlorane plus (DP) en font partie. Le mirex était largement utilisé pour lutter contre les fourmis rouges et d’autres insectes dans d’autres régions du monde, mais n’était pas utilisé comme insecticide au Canada. Entre 1959 et 1972, il était aussi ajouté aux peintures, aux appareils électroménagers, aux plastiques et au caoutchouc comme retardateur de flammes. À la fin des années 70, après que la plupart des utilisations du mirex comme insecticide aient été interdites aux États-Unis pour des questions de toxicité, d’autres composés fortement chlorés ont été élaborés pour remplacer les retardateurs de flammes, notamment le déchlorane plus, qui est utilisé dans les produits électroniques, les gaines de fils et les matériaux de toiture.
Les concentrations de déchlorane plus ont déjà été mesurées dans la poussière de maison, mais peu d’études ont tenté de mesurer les concentrations de mirex et de déchlorane plus dans le lait maternel.
Des chercheurs de Santé Canada se sont attelés à cette tâche en analysant des échantillons de lait maternel obtenus auprès de participantes de l’étude MIREC.
Le mirex a été détecté dans tous les échantillons analysés (n = 298), tandis que le déchlorane plus était présent sous diverses formes dans 61,0 % à 79,5 % des échantillons (n = 541). Il a été constaté que les concentrations de mirex dans le lait maternel avaient diminué depuis les années 90.
Quant aux concentrations de déchlorane plus dans le lait maternel, comme il s’agit de la première étude pancanadienne de cette nature, aucune comparaison des tendances temporelles n’est possible. L’âge des mères et les concentrations des deux composés chimiques étaient faiblement, mais positivement corrélés, alors que la parité (nombre de grossesses d’une durée d’au moins 6 mois) n’a eu aucune incidence sur les concentrations de ces deux composés.
Vu la présence relativement récente de ce retardateur de flammes (déchlorane plus) dans le lait maternel de femmes de partout au Canada, des études visant à déterminer les principales sources d’exposition à ce composé chimique sont nécessaires.
Malgré la présence de faibles concentrations de composés chimiques de l’environnement dans le lait maternel des Canadiennes, Santé Canada recommande l’allaitement des nourrissons, car il est remarquablement avantageux pour la santé tant des mères que de leurs nourrissons. Le lait maternel contient la quantité idéale de protéines, de glucides, de lipides, de vitamines et de minéraux pour un nourrisson en pleine croissance. C’est aussi le lait le plus digeste pour un nourrisson. Il contient des anticorps et d’autres facteurs immunitaires qui aident à protéger le nourrisson contre les infections et les maladies.
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