(Déterminants des concentrations de phosphates de dialkyle dans l’urine de femmes enceintes canadiennes – résultats de l’étude MIREC) Sokoloff K, Fraser WD, Arbuckle TE, Fisher M, Gaudreau E, LeBlanc A, Morisset AS, Bouchard MF. Environment International. 2016 Sep;94:133-140. doi: 10.1016/j.envint.2016.05.015
Les pesticides organophosphorés (OP) sont généralement utilisés en agriculture pour protéger les cultures contre les insectes, mais peuvent aussi servir à lutter contre les insectes et animaux nuisibles dans les bâtiments résidentiels et commerciaux. Plusieurs de ces pesticides ont été volontairement abandonnés ou ont vu leurs utilisations résidentielles considérablement restreintes. Les humains peuvent être exposés à de faibles concentrations de OP, soit par l’alimentation (fruits et légumes), soit parce qu’ils vivent à l’intérieur ou en périphérie de zones où ces pesticides sont appliqués. Normalement, ces pesticides ne restent pas longtemps dans l’organisme, ils sont rapidement décomposés en résidus OP, puis excrétés dans l’urine. Dans certaines études, des concentrations élevées de résidus OP mesurées dans l’urine de femmes enceintes ont été associées à des effets néfastes sur le développement mental et à des troubles de l’attention chez l’enfant.
Cette étude avait pour but d’examiner la relation entre les concentrations de résidus OP dans l’urine maternelle et divers facteurs qui constituent des sources potentielles d’exposition ou des déterminants des concentrations. Dans le cadre de MIREC, des données et des échantillons d’urine ont été recueillis auprès de 1 884 participantes. Les résidus OP ont été mesurés dans des échantillons d’urine prélevés au premier trimestre de grossesse, et les renseignements tels que l’âge, le niveau de scolarité et l’alimentation des mères et le revenu du ménage ont été recueillis à l’aide de questionnaires.
Les résultats ont révélé la présence d’au moins un résidu OP dans l’urine de 93 % des participantes. Les femmes détentrices d’un diplôme universitaire, dont le revenu se situait au-dessus de la moyenne, qui ne fumaient pas ou dont l’indice de masse corporelle (IMC) avant la grossesse était normal (IMC < 25 kg/m2) présentaient habituellement des concentrations supérieures de résidus OP. Des concentrations supérieures ont également été observées chez les femmes ayant déclaré une consommation accrue d’agrumes, de jus de pomme, de poivrons, de tomates, de haricots et pois secs, de boissons à base soya et de riz, de pain complet, de vin blanc, de thé vert et de tisanes. Les résultats de cette étude pourraient être utiles aux organismes responsables de la réglementation des pesticides, lors de la réévaluation des OP et de leur utilisation.
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